Compte-Rendu de l'AG des personnels précaires de l'université du 18 novembre 2008

Publié le par Collectif Tréfilerie/Coopérative étudiante

 

Compte rendu de l'AG des personnels précaires

de l'Université Jean Monnet du 18 novembre 2008.


Le mardi 18 octobre s'est tenue une AG des personnels précaires de l'UJM. Dans un premier temps, nous avons essayé de faire le tour des problèmes rencontrés (très nombreux et variés !). La liste ci-dessous n'est pas exhaustive :


  • Contrats précaires renouvelés pendant des années (pendant plus de 15 ans parfois !) sans véritables perspectives de promotion ni de titularisation, que ce soit pour les contrats sur budget-état ou les contrats sur fonds propres (qui correspondent à des recettes propres à un service ou à l’université).

  • Successions de contrats très courts (un ou deux mois) d'où une précarité accrue.

  • Les CDI fonction publique proposés aux contractuels ne donnent généralement pas droit à une titularisation.

  • Pour les vacataires : paiement des salaires différés parfois plusieurs mois après la période travaillée, fiches de paie la plupart du temps erronées sans indication claire des périodes travaillées, travail sous-évalué, non prise en compte des heures réelles de travail, salaires parfois clairement en dessous du SMIC, non prise en compte des frais de déplacements, attitude de l’université qui considère que ces rémunérations sont des revenus « accessoires », « d’appoint » (alors que les vacations constituent pour beaucoup la source principale de revenus).

  • Absence de contrat de travail, ou contrat de travail en un seul exemplaire, conservé par l’université.

  • L’UJM ne cotise pas aux Assedic, c'est donc elle qui paie le chômage si le salarié n’a pas d’autre employeur principal ou s’il est étudiant de plus de 28 ans. Du coup les étudiants de moins de 28 ans n'ont aucun droit au chômage en fin de période travaillée.

  • Multiplicité des sortes de contrats, des « statuts », niveau de rémunération et des droits le plus souvent flous (même l’administration semble avoir du mal à s’y retrouver !).

  • Dans certains cas, la rémunération se fait en bon d'achats (livres ou matériels divers).

  • Manque de considération et de reconnaissance flagrants des personnels précaires.

  • Un des problème de la précarité réside dans l'instabilité créée pour chacun et l'isolement qui en découle, ce qui occasionne des difficultés à se mobiliser et à réclamer des droits (peur du « couperet » qui tombe sur les précaires revendicatifs). Du fait du statut précaire, les personnels sont soumis à toutes sortes de pressions.

  • Le plus souvent, en cas de contestation on se contente de rétorquer aux précaires qui osent se plaindre de leur situation « t'as qu'à passer un concours ! ».

  • etc.


Ces problèmes rencontrés s'inscrivent dans un cadre plus global de soumission du système d'éducation à la loi du marché, dont les réformes successives (LMD, LRU...) en sont les aboutissements institutionnels.


  • Le maître mot de ces réformes est la rentabilité de l'université, qui devient de fait une entreprise, ce qui entraîne une remise en cause du contenu (et de la valeur) scientifique des enseignements et des recherches, favorisant les thématiques rentables d'un point de vue financier.

  • L'université a de plus en plus recours aux précaires (par exemple, dans certains départements, on compte 40% de titulaires et 60% de vacataires dans l'enseignement)

  • On note par ailleurs une généralisation des recours aux primes, ce qui permet une valorisation des revenus sans rehausser les salaires de base ; de plus les critères d'attribution des primes sont flous... et  une prime peut être facilement supprimée ! On est dans la logique de la carotte...

  • On s'est également posé la question des postes administratifs : y'a t'il assez de personnels pour gérer les personnels précaires ?


Pour terminer, nous avons parlé de quelques pistes d'actions et de revendications.


  • Il y a quelques années un collectif de vacataires chargés de cours s'est mobilisé et a pu obtenir satisfaction sur quelques revendications, mais leurs avancées ont été par la suite oubliées...

  • A également été évoquée une tentative d'action syndicale auprès du CTP (Comité Technique Paritaire). D'après la loi une commission consultative auprès du CTP pour les non-titulaires devrait être mise en place, mais l'université, pourtant si prompte à appliquer les réformes, n'a pas eu le temps de le faire. Un groupe de travail a cependant été constitué et a remis ses conclusions au président... qui n'a pas eu le temps de s'y intéresser arguant de la priorité de l'intégration de l'UJM au PRES de Lyon.

  • Il nous semble évident de nous conformer au code du travail qui prévoit une rémunération mensuelle pour un travail mensuel, la signature d’un contrat de travail, le non renouvellement d’un CDD au-delà de 3 fois…

  • Il est essentiel de briser les barrières entre les personnels pour mettre fin à l'isolement. Dans cet ordre d'idée, les titulaires devraient être solidaires des précaires avec qui ils travaillent quotidiennement et dont ils ne peuvent pas se passer. De plus, la menace permanente qui pèse au-dessus des précaires serait fortement réduite si les titulaires s'engageaient à leur côté dans la lutte.

  • D'autres pistes d'action ont été évoquées : s'inviter à la prochaine réunion du CTP, réaliser des envois massifs sur les fax et les courriers électroniques de l'administration pour dénoncer cette situation, alerter la presse, ...

     

D'ores et déjà une démarche de collecte de témoignages est entreprise. Tous ceux et celles qui désirent nous faire part de leurs expériences peuvent envoyer un texte à l'adresse suivante quidbloque@yahoo.fr


Lors de la prochaine AG prévue le 25 novembre nous déciderons collectivement de la façon de rendre publique cette situation et des actions concrètes à mettre en place.

Publié dans Divers...

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